22 mars 2006

Petite graine…




Au départ, il n’y a rien, le néant, le trou noir,
Puis, une graine apparaît, fraîche et tendre.
En son sein, deux petites parties d’un seul être.
A germer, elle ne mettra pas longtemps, mais restera timide.
La petite pousse pointe vers le soleil, se déroulant avec conviction

Le frêle bout de nature prend des forces et grandit.
Quand tige se fait rigide, le grand A est là, sûr de lui,
Elle profite de sa liberté, du grand air, de sa vivacité,
Mais reste protégée par la forêt, robuste et majestueuse.
Quand un jour…

Le pédoncule se transforme, se sépare,
Et deux petits bouts de feuille s’éveillent.
Elles tournoient elles aussi, et s’élèvent encore plus haut
Puis se décollent pour mieux s’éloigner.
Elles ne regardent plus du même côté.

D’autres ramifications se créent, la tige poussant toujours plus haut.
Les subdivisions se multiplient, d’un côté et de l’autre,
Les deux origines demeurent, mais se perdent dans les branchages.
Quelques fois, elles se retrouvent, mélancoliques du passé, et causent du futur.
Puis s’en retournent, et s’éloignent encore.

Un jour l’une d’elle se sent fragile, et appelle à l’aide
Mais l’autre ne la comprend pas, et se fait discrète.
Mais Une va se détacher, virevolter, hésitante, puis s’effondrer sur le sol.
La petite graine qu’elle porte germera à son tour.
L’autre papillonnera vers la douce herbe aussi, pour se retrouver.


Se retrouver cette fois côte à côte, stables et paisibles.
Mais le tronc du milieu n’est pas pour autant mort.
L’arbre de l’amitié persistera autant que le vigoureux Chêne.
Et les deux petits seront protégés de la tempête.

Et pourront entamer sereinement leur vie de jeune arbre… adulte.